Editorial
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La livraison du mois de Juin 2023, de la Revue de Chirurgie d’Afrique Centrale, arrive trois mois après la tenue à Brazzaville au mois de Mars, du quatrième Congrès de la Société de Chirurgie d’Afrique Centrale. Au cours de ces assises organisées conjointement de main de maître avec la Société Congolaise de Chirurgie, les membres réunis ont réaffirmé leur engagement dans le développement de la recherche et des échanges scientifiques dans notre région. La présence remarquée et la contribution exceptionnelle de collègues venus de la République Démocratique du Congo ouvre des perspectives particulièrement favorables à l’enrichissement de la SOCAC, par l’apport inestimable de la puissance scientifique et démographique de ce pays frère, à cheval entre l’Afrique centrale et celle de l’est, mais si proche de nous sur le plan culturel et environnemental médical et scientifique. Le prochain Congrès programmé à Yaoundé au Cameroun devrait entre autres débattre des modalités de l’entrée des chirurgiens et autres spécialistes chirurgicaux de la RDC, au sein de la SOCAC.
Le sommaire de cette livraison est particulièrement dense. Il comporte neuf travaux originaux et sept faits cliniques provenant des équipes chirurgicales du Congo, du Gaon, de la Guinée, de la Côte d’Ivoire et de la RCA. Dans ce dernier pays, l’équipe de Bangui nous propose le rapport de deux cas inhabituels que sont les invaginations coliques de l’adulte prolabées par l’anus, opérés au Centre Hospitalier Universitaire de l’Amitié Sino-Centrafricaine.
Le prolapsus du boudin d’invagination par l’anus est en effet une complication rare de l’invagination intestinale, même chez le nourrisson. Il pose des difficultés diagnostiques et thérapeutiques.
Les patients se présentent souvent avec des douleurs abdominales diffuses, et une masse intestinale prolabée à l’anus faisant évoquer un prolapsus rectal. Aucune exploration paraclinique préopératoire n’aidant au diagnostic, ce dernier est généralement fait en per opératoire, la tentative de réduction manuelle du boudin d’invagination étant infructueuse. L’anse colique invaginée est souvent nécrosée, ce qui nécessite la réalisation d’une résection colique suivie d’une colostomie, avec rétablissement de la continuité digestive à distance. L’étude conclut en faisant appel aux praticiens pour penser à cette complication devant toute suspicion de prolapsus anal chez un patient adulte.
Professeur François ONDO N’DONG