EVALUATION DE LA CHIRURGIE DES FENTES LABIO-PALATINES À BANGUI (RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE)

Ndoma Ngatchoukpo V, Mavode B, Gaudeuille A.

Service de chirurgie pédiatrique du Centre National Hospitalier Universitaire de Bangui.

Correspondance : Pr ag. NDOMA NGATCHOUKPO Valère ;
BP 2600 Bangui-RCA ;
Tél. 00 236 75 03 35 79 ;
E-mail : [email protected]

 

RESUME

Introduction : les fentes labio-palatines sont encore considérées comme une affection parapsychologique. En République Centrafricaine, ces affections sont encore souvent sous diagnostiquées et nombreux sont encore des malades qui n’ont pas accès au traitement.
Le but de cette étude était d’évaluer les résultats des campagnes de chirurgie de la prise en charge de cette affection en RCA.
Matériel et Méthodes : il s’agissait d’une étude retrospective dans les services de stomatologie et chirurgie maxilo-faciale sur trois campagnes de chirurgie organisées par l’ONG WECCARE FOUNDATION entre janvier 2017 et octobre 2018.
Résultats : 144 patients avaient été opérés : 65 à la 1ère compagne soit 45,2%, 30 patients à la 2ème soit 20,8% et 49 patients lors de la 3ème soit 34,02%. Parmi ces patients, 61,8% étaient de sexe masculin (sex ratio de 1,6). L’âge moyen était de 15,4 ans avec des extrêmes de 3 mois et 64 ans, 27,08% des malades étaient âgés de moins de 5 ans et 72,9% de plus de 5 ans.
Toutes les formes cliniques étaient représentées : les fentes labiales (54,8%) dont les unilatérales incomplètes (16,6%), unilatérales complètes (31,2%) et bilatérales (6,9%). Les fentes labio-palatines représentaient 31,2% des cas. Les fentes palatines isolées représentaient 13,2% des cas et les fentes labiales commissurales 0,7% des cas.
Sur l’ensemble, 27,1% des patients étaient opérés sous anesthésie locale et 72,9% sous anesthésie générale ; 61,8% des cas avaient bénéficié d’une chéiloplastie, 41,6% d’une uranostaphyloraphie et 4,1% avaient été repris pour fistule. Concernant les techniques opératoires utilisées, 45,1% des patients étaient opérés par la technique de Millard, 13,2% par Straight line repair et 41,6% par la technique de Procédure de rétroposition. Dans les suites opératoires, 4,16% des patients avaient présenté une fistule post opératoire.
Aucun décès n’a été noté et les résultats esthétiques étaient satisfaisants.
Conclusion : les fentes faciales demeurent un problème de santé dans les pays en développement du fait de l’accessibilité difficile des malades aux soins, Le manque d’expertise pour ce genre de chirurgie et l’influence des croyances des populations vis-à-vis de cette pathologie expliquent le retard de consultation. L’implication des ONG dans leur prise en charge demeure un espoir pour leur prise en charge, et un moyen de transfert des compétences afin de doter nos structures sanitaires de personnels spécialisés.

Mots clés : chirurgie, fente labio-palatine, Centrafrique.

 

SUMMARY

Introduction : labio palatine clefts are still considered as parapsychological affectiions. In Central African Republic, these affections are often still under diagnosed, and many patients have no access to treatment.
The aim of this study was to evaluate the results of campaigns of surgery for the management of cleft lip and palate in CAR.
Methodology: retrospective study in the stomatology and maxillofacial surgery departments on three surgical campaigns organized by the NGO WECCARE FOUNDATION between January 2017 and October 2018.
Results: 144 patients had been operated: 65 to the first campain or 45.1%, 30 patients to the 2nd or 20.8% and 49 patients to the 3rd or 34.02%. Of these patients, 61.8% were male (sex ratio of 1.6). The average age was 15.4 years with extremes of 3 months and 64 years; 27.1% of patients were under 5 years of age and 72.9% were over 5 years old.
All clinical forms were represented: cleft lip (54.8%) including unilateral incomplete (16.6%), unilateral complete (31.2%) and bilateral (6.9%). The cleft lip and palate accounted for 31.2% of cases. Isolated cleft palates accounted for 13.2% of cases and commissural clefts for 0.7% of cases.
Overall, 27.1% of patients underwent local anesthesia and 72.91% general anesthesia, 61.8% of the cases had undergone a cheiloplasty, 41.6% of a uranostaphyloraphie and 4.1% had been resumed for fistula. Regarding the operating techniques used, 45.1% of the patients were operated by the Millard technique, 13.2% by straight line repair and 41.6% by the technique of retroposition procedure.
In the postoperative period, 4.1% of the patients presented postoperative fistula. No deaths were noted and the aesthetic results were satisfactory.
Conclusion: facial clefts remain a heaith problem in developping countries, because of difficulties to patients to access to health care. The lack of expertise in this kind of surgery and influence of ancestrai beleaves in population in front of this pathology are responsible for the delay to consultation. Implication of NGO in their taking care remains a way of hope and transfer of competences, to give our units human specialized resources.

Key words: surgery, cleft lip and palate, Central African Republic