PRISE EN CHARGE DES FISTULES UROGENITALES IATROGENES ET TRAUMATIQUES AU CENTRE NATIONAL DE TRAITEMENT DES FISTULES DE NDJAMENA.

Ache HS1,2, Vadendi V3, Mahamat AM1,4, Saleh AS1, Birwé C2, Haway C1, Zakaria B2, Mahamat AC1 Rimtebaye K1,4

1- FACSSH, Université de Ndjamena.
2- Centre National de Traitement des Fistules de Ndjamena.
3- Antenne de Traitement de Fistule d’Abéché.
4- CHU de Référence Nationale, Ndjamena, Tchad.

Correspondance : Dr Haroun Saïd ACHE
BP 1117 Ndjamena, Tchad.
Tel : 0023566279374
E-mail : [email protected]

 

RESUME
Introduction : la fistule urogénitale est une communication anormale congénitale ou acquise entre l’appareil urinaire (uretère, vessie, urètre) et l’appareil génital féminin (vagin, utérus) ou digestif (rectum). Le but de cette étude était d’en relever les aspects épidémiologiques, cliniques et thérapeutiques, afin d’en améliorer la prise en charge.
Matériel et Méthodes : il s’agissait d’une étude rétrospective descriptive d’une durée de 4 ans allant de janvier 2017 à décembre 2020, menée au Centre National de Traitement des Fistules de Ndjamena (CNTF). Toute femme chez qui le diagnostic de fistule urogénitale de cause iatrogène ou traumatique avait été posé, prise en charge et suivie au CNTF était incluse dans l’étude. Les variables étudiées étaient épidémiologiques, clinique et thérapeutique. Les données recueillies étaient analysées grâce au logiciel SPSS 18.0.
Résultats : sur un total de 362 patientes opérées de fistule, 41 avaient une étiologie non obstétricale soit une fréquence de 11,3%. Leur âge moyen était de 31,2 ans+/-11,2. La perte des urines était le motif de consultation rapporté dans 63,4% des cas. La césarienne était la cause dans 36,6% des cas. Les fistules urétéro-vaginales étaient le type anatomo-clinique retrouvé dans 26,9% des cas. La réimplantation urétérovaginale avait été le geste technique pratiqué dans 26,8% des cas. Les suites opératoires tardives étaient marquées par un taux de réussite de 87,8%.
Conclusion : les fistules urogénitales non obstétricales sont fréquentes dans notre contexte d’exercice. Le seul moyen de lutte contre ce fléau reste la communication continuelle pour le changement de comportement.
Mots clés : fistule urogénitale, césarienne, fuite d’urine, CNTF, N’Djamena, Tchad.

SUMMARY
Introduction: urogenital fistula is a congenital or acquired abnormal communication between the urinary tract (ureter, bladder, urethra) and the female genital tract (vagina, uterus) or digestive tract (rectum). The aim of this study was to identify the epidemiological, clinical and therapeutic aspects, in order to improve its management.
Material and Methods: this was a retrospective descriptive study lasting 4 years from January 2017 to December 2020, conducted at the National Fistula Treatment Center of Ndjamena (CNTF). Any woman in whom the diagnosis of urogenital fistula of iatrogenic or traumatic cause had been made, treated and followed at the CNTF was included in the study. The variables studied were epidemiological, clinical and therapeutic. The data collected was analyzed using SPSS 18.0 software.
Results: out of a total of 362 patients operated on for fistula, 41 had a non-obstetric etiology, i.e. a frequency of 11.3%. Their average age was 31.2 years+/-11.2. Loss of urine was the reason for consultation reported in 63.4% of cases. Caesarean section was the cause in 36.6% of cases. Ureterovaginal fistulas were the anatomo clinical type found in 26.9% of cases. Uretero-vaginal reimplantation was the technical procedure performed in 26.8% of cases. Late surgical outcomes were marked by a success rate of 87.8%.
Conclusion: non-obstetric urogenital fistulas are common in our practice context. The only way to combat this scourge remains continuous communication for behavior change.
Key words: urogenital fistula, caesarean section, urine leakage, CNTF, N’Djamena, Chad.